Les voitures autonomes ne sont pas prêtes d’arriver sur les routes

Cela fait déjà de très nombreuses années que l’on entend parler des voitures autonomes, qui étaient censées arriver dès le début de l’an 2000. Oui mais voilà, on est en 2024, et nous sommes encore très loin de pouvoir nous rendre au travail en terminant notre nuit derrière notre volant. Et malheureusement, ce n’est pas demain la veille que ça arrivera. En effet, ces autos ne sont pas prêtes d’arriver sur nos routes et ne devraient pas être pleinement utilisées avant une bonne partie de la prochaine décennie, selon Ali Kani, directeur de la division automobile de Nvidia, un des leaders technologiques dans le domaine des systèmes informatiques avancés.

Pas de voitures autonomes tout de suite

En effet, et malgré les progrès rapides de la technologie, Kani insiste sur les défis colossaux à surmonter pour atteindre une autonomie véritable. Basée en Californie, Nvidia s’est imposé comme un partenaire incontournable des grands constructeurs automobiles tels que JLR, Mercedes-Benz et Volvo. L’entreprise fournit des systèmes informatiques et des logiciels avancés qui soutiennent le développement de la conduite autonome. Ces efforts visent à répondre à la demande croissante en puces et en technologies adaptées à cette révolution industrielle.

Cependant, dans une interview accordée à Autocar, Ali Kani a été très clair : « Les voitures véritablement autonomes n’apparaîtront pas avant la prochaine décennie. Nous n’en sommes pas près. C’est une merveille pour l’avenir, mais cela reste extrêmement complexe. » Bien que certaines voitures offrent déjà des fonctionnalités autonomes limitées dans des situations précises, la réalisation d’une véritable autonomie exige une percée significative en matière de puissance de calcul et de capacités technologiques. « Le logiciel que nous développons aujourd’hui est très différent de celui d’il y a un an », explique Kani.

De nombreux défis

« Nous travaillons sur des modèles à langage étendu, similaires à ChatGPT mais appliqués à la vidéo, une technologie qui était inimaginable dans le secteur automobile il y a trois ans. » Ce type de modèles exige des capacités informatiques énormes ainsi qu’une bande passante mémoire accrue. De plus, les véhicules doivent être équipés de capteurs supplémentaires, notamment le lidar et le radar, ainsi que d’algorithmes redondants pour assurer une sécurité maximale. Ces éléments doivent fonctionner en parallèle, augmentant ainsi les besoins en calculs complexes. L’un des principaux défis réside dans la manière dont les voitures gèrent les situations sur la route.

Selon Kani, les systèmes actuels reposent sur des logiciels de planification prédéfinis qui, bien qu’efficaces, peuvent engendrer des comportements artificiels et saccadés. « Lorsque la voiture suit des règles planifiées, cela peut provoquer des freinages fantômes ou des mouvements brusques, ce qui donne un sentiment d’insécurité au conducteur. La prochaine génération de véhicules apprendra à adopter un comportement plus naturel et fluide. Vous commencerez alors à dire : ‘Waouh, cette voiture conduit si calmement et en douceur. » Ali Kani insiste sur l’importance de la prudence dans le développement de ces technologies.

Une erreur de la part d’un acteur de l’industrie pourrait retarder l’adoption de la conduite autonome de plusieurs années. « L’industrie doit avancer prudemment. Nous ne pouvons nous permettre aucun raccourci. La sécurité doit être prouvée au-delà de tout doute raisonnable avant que ces véhicules soient largement disponibles sur les routes. »