Véhicule militaire : que dit la réglementation pour ceux qui souhaiteraient circuler avec ?

Acheter une ancienne voiture de collection reste un rêve accessible pour beaucoup, mais certains amateurs cherchent quelque chose d’encore plus atypique. Les véhicules militaires d’époque attirent en effet de plus en plus de passionnés. Des Jeeps de la Libération, des Dodges utilisés en Europe, ou encore des motos militaires restaurées.

Mais la réglementation française est très stricte. On ne peut pas simplement rouler partout avec un blindé ou un char, même neutralisé. Entre collection, reconstitution historique et usage routier, les règles diffèrent, et certains véhicules n’ont pas le droit de sortir d’un terrain privé.

Les règles strictes de circulation pour un véhicule militaire

Acheter une Jeep ou une Dodge n’a jamais posé de problème particulier. Ces véhicules sont considérés comme classiques une fois démilitarisés. Mais pour un blindé, la situation est un peu plus compliquée. Avant toute vente, l’État impose en effet une neutralisation complète de l’engin : retrait des armes, blocage des systèmes sensibles, suppression des transmissions. « On ne repart pas avec un char opérationnel », a ainsi expliqué un passionné interrogé par L’Automobile Magazine. Un décret sur les “matériels de guerre” a cependant inquiété de nombreux collectionneurs. Certains craignaient que leurs Jeeps soient classées dans la même catégorie que les chars d’assaut.

Finalement, plus de peur que de mal, les Jeeps, Dodge ou GMC ont été reconnus comme des véhicules à moteur classiques. Leur achat reste aussi libre qu’une Citroën Traction. Les blindés et chars, eux, sont restés classés militaires et exigent une autorisation spéciale et un certificat de neutralisation. Les collectionneurs doivent aussi prouver que leur blindé est stocké dans un lieu sûr. Sans cela, leur autorisation est refusée.

Véhicule militaire : au cœur de la passion des collectionneurs

Les passionnés n’ont pas reculé devant ces obstacles. Restaurer une Jeep, retrouver ses couleurs d’origine, c’est souvent un travail de plusieurs années. Pour certains, il s’agit de participer à des reconstitutions historiques. « Recréer le Débarquement en Normandie, ça demande du matériel authentique », raconte ainsi un collectionneur. Mais la frontière entre passion et réglementation reste fragile. Une arme neutralisée artisanalement reste interdite. Seules celles certifiées par le Banc d’épreuve de Saint-Étienne peuvent accompagner un véhicule. Cette contrainte a mis fin à certaines pratiques. Pourtant, cela n’a pas stoppé l’intérêt grandissant pour ces engins chez les passionnés.

Les rassemblements attirent chaque année des milliers de visiteurs. Entre Jeeps et GMC repeints aux couleurs d’époque, l’atmosphère séduit autant les passionnés que les curieux. L’État, de son côté, garde la main pour éviter toute dérive. Il impose en effet de vérifier régulièrement les conditions de stockage et les certificats de neutralisation. Une surveillance qui rassure autant qu’elle agace. Mais globalement, la liberté de posséder et de restaurer un véhicule militaire ancien reste intacte.