Essai – Volkswagen Golf GTI Clubsport : 800 km au volant, ça donne quoi ?

Golf GTI. Voilà deux mots… Ou plutôt un mot et trois lettres… Qui peuvent donner des frissons à certains passionnés. Malheureusement, l’appellation est sur le point de changer drastiquement. Et pour cause, Volkswagen va passer à l’électrique pour ces versions sportives. Mais avant ça, il y a eu la Golf GTI Clubsport. Avec le dernier restylage, la bombinette allemande est passée à 300 chevaux. Assez pour nous donner envie de la prendre en main pendant 800 kilomètres.

VW Golf GTI Clubsport : la plus puissante de toutes

Quand Volkswagen a dévoilé la Golf GTI de première génération, celle-ci faisait 110 chevaux grâce à son moteur à injection de 1,6 litres. Et elle ne pesait alors que 846 kg. Volkswagen présenta la GTI 1,8 litre en 1982 dont le moteur portera la puissance à 112 chevaux. Rien à nos yeux. Mais cela améliorait considérablement les temps d’accélération à moyen régime. À elles deux, les Golf GTI 1,6 litre et 1,8 litre ont été commercialisées à 461.690 exemplaires. Un record pour une petite sportive de son genre. En 2024, notre GTI Clubsport est passée à 300 chevaux. En effet, son petit 4 cylindres turbo de 2,0 litres est devenu autrement plus performant. Mais elle pèse tout de même quelques 1470 kg. Oui, sa puissance a presque triplé en 50 ans. Pas mal, non ?
Soyons honnêtes, ça plus sa disparition imminente ont suffit à nous donner envie d’en prendre le volant un peu plus longtemps. On peut donc le dire, elle est devenue la plus puissante de toutes les Golf GTI. En fait, sur la gamme Golf, seule la très brutale version R est au-dessus. Alors, qu’est ce qu’on attend pour se mettre au volant ?

De la sportivité, mais point trop n’en faut

Histoire d’être certains que nous n’oublions pas son pédigrée, Volkswagen a doté cette Golf GTI Clubsport d’un échappement à la note rauque. Celui-ci s’entend dès le démarrage. En effet, pas question de laisser le 4 cylindres 2,0 litres turbo aphone. Mais sans en faire trop pour autant. On y est, l’ambiance sonore est là. De quoi même se laisser dire que c’est « pile ce qu’il faut ». Seul petit hic pour les puristes de la bombinette Volkswagen, pas de boîte manuelle disponible au catalogue.
En effet, cette version survitaminée est uniquement proposée avec la DSG-7. Alors on passe en mode « D » et c’est parti. Là, le ton est rapidement donné. Si certains pouvaient encore doutés être assis au volant d’une compacte sportive, cela ne fait plus aucun doute. La direction est consistante comme il faut, les suspensions sont plutôt fermes et la sonorité est là.
Mais cette GTI Clubsport sait très bien jongler entre facilité d’usage et dynamisme. Cela est notamment dû à sa suspension pilotée DCC réglable sur 10 position. On a d’ailleurs trouvé un bon compromis en configurant un mode « Individual » comme suit. Tout en sport, sauf l’amortissement, réglé au plus souple. Intéressant grand-écart qui permet à notre GTI Volkswagen de se montrer efficace et agréable.

Un petit tour sur circuit en Golf GTI Clubsport ?

Sur route, aucun doute que l’agrément de conduite est plus que satisfaisant. On peut profiter d’une auto capable de tout. Mais pour apprécier pleinement la santé du 2,0 litres turbo Volkswagen, quoi de mieux qu’un circuit ? Justement, pendant notre périple, un petit détour au Pôle Mécanique d’Alès s’est imposé. Malheureusement, en parti sous la pluie.
Mais cela permet d’apprécier la sportivité de notre Golf GTI Clubsport. Oui, le petit quatre cylindres a la santé. Il offre notamment 400 Nm de couple dès 2000 tr/mn. Voilà qui permet de soigner les sorties de courbe. Et surtout de les expédier. Mais le plus impressionnant en conduite soutenue, c’est la capacité du train avant à faire passer la puissance au sol. Rappelons que cette GTI Clubsport doit faire passer 300 chevaux sur le bitume. Et cela, uniquement via les roues avant. Mais elles s’en sortent très bien. Même sous la pluie. C’est d’ailleurs presque déstabilisant.
Évidemment, cette petite sportive est bien aidée par un différentiel à glissement limité qui canalise sa fougue. Et c’est efficace. Mais mieux vaut passer par l’amortissement piloté et le régler plus souple que simplement en mode Sport. Sinon, c’est prendre le risque de faire sautiller la GTI Clubsport. Et donc de perdre de la motricité.

S’amuser avec une Golf, c’est vraiment possible ?

On peut affirmer qu’une fois bien réglée, la GTI Clubsport devient plutôt amusante. Surtout, elle offre de vraies prestations de petites sportives. Et même de la rigueur. Le tout est bien aidé par une direction précise et un excellent freinage. Même après quelques freinages bien appuyés, la sportive garde le cap.
Mieux encore, il y a même moyen de jouer avec le train arrière. En tout cas plus qu’avec une simple GTI. Il faut bien admettre que l’asphalte mouillée nous a bien aidé. Mais cela permet en tout cas de s’adonner à quelques glissades… Tout en démontrant qu’il faut bien la bousculer avant d’arriver à mette le train arrière en défaut. Et même le train avant.
En effet, cette Golf GTI Clubsport est réellement rivée au sol. Si les Golf ont la mauvaise réputation d’avoir le train avant sous-vireur, cette GTI Clubsport se montre plus efficace. Certainement en grande partie grâce au réglage du différentiel arrière. Bref, on peut dire qu’elle est réellement amusante à conduire. Et cela fait du bien. Dommage qu’elle soit la dernière de son espèce.

Confort au quotidien digne digne de ce nom

Au-delà d’être bien assis et maintenu dans les sièges, ainsi que de profiter de tout le confort et l’ergonomie (d’ailleurs discutable) similaire à toutes les autres Golf, c’est le combiné d’instrumentation numérique qui nous révèle une bonne nouvelle. La consommation moyenne. En effet, bien qu’elle s’appelle Golf GTI Clubsport, elle sait se montrer sobre sur la boisson.
Forcément, sur circuit, la moyenne explose. Mais ce n’est pas dans ces conditions que l’on peut s’attendre à une auto économique. En revanche, sur route et autoroute, elle devient bien plus « normale ». Après quelques 500 kilomètres d’autoroute à allure soutenue, l’ordinateur de bord affiche 8,2 litres/100 km. Pas mal, non ?
Cela reste assez élevé pour le gabarit de l’auto. Mais pas tant que cela pour une sportive Volkswagen de 300 chevaux. Notre essai routier permet même de relever une consommation aux alentours des 7,0 litres/100 km à allure réglementaire, sur route et autoroute. Un atout non négligeable pour une compacte sportive qui pourrait être utilisée en « daily ».

VW Golf GTI Clubsport : concurrence et prix

Pour profiter de tous les attributs de cette GTI de 300 chevaux, il faut tout de même débourser plus de 50.000 euros. 54.530 euros pour être précis. Sauf qu’à cette somme, il faut ajouter le malus écologique. Aïe ! Avec des émissions de CO2 comprises entre 173 et 174 g/km selon les options, il faudra ajouter entre 18.858 et 20.569 euros à l’addition finale en 2025. Voilà qui pourrait refroidir quelques passionnés.
Toutefois, ceux-ci pourront ne pas avoir beaucoup d’autres choix. La concurrence se fait rare, surtout à prestations équivalentes. En effet, la Renault Mégane R.S. ayant disparu, il ne reste que des premium pour concurrencer la Golf GTI Clubsport. Les Audi S3, BMW M135 et Mercedes-AMG A35 sont résolument mieux avec leurs systèmes quatre roues motrices. Mais autrement plus chères.
Reste la Ford Focus ST et son 4 cylindres EcoBoost de 280 chevaux. Elle est affichée à seulement 40.200 euros. Voire, 34.700 euros en ce moment grâce à une remise. Mais un malus écologique à plus de 40.000 euros vient l’achever avant l’heure. Alors, que dire ? Certainement que la Golf GTI Clubsport est la dernière de son espèce… Et qu’il n’y a rien de mieux pour le moment. En tout cas dans son segment.