Tester un prototype a quelque chose d’excitant et même de gratifiant pour un essayeur automobile. Mais l’exercice se révèle délicat. Il faut rester prudent dans ses jugements.
Toyota Urban Cruiser : un rapide galop d’essai
Le véhicule est en cours de développement. Il est donc encore susceptible d’évoluer d’ici son lancement et la sortie définitive des premiers exemplaires vendus de l’usine de fabrication en Inde début 2026.
L’Urban Cruiser, petit SUV urbain 100 % électrique qui reprend un patronyme déjà utilisé en son temps, nous a été confié pour un rapide galop d’essai sur quelques kilomètres. La version testée développe 174 ch et dispose de deux roues motrices.
Vif à l’accélération et agile dans les virages, l’Urban Cruiser se révèle facile à conduire. Mais pour ressentir plus de sensations, un zeste de dynamisme au niveau du châssis pimenterait la conduite. À bon entendeur…
Les ingénieurs semblent avoir privilégié le confort, c’est dans l’air du temps. Les suspensions souples avalent les déformations du bitume sans secouer exagérément les passagers.
Revers habituel de la médaille : cette souplesse entraîne des légers mouvements de caisse parasites qui pénalisent un peu l’agrément de conduite. Rien de rédhibitoire pour autant. L’Urban Cruiser inspire confiance et sa direction légère s’apprécie en manœuvre.
La bonne visibilité, y compris vers l’arrière, et l’ergonomie judicieuse du poste de conduite, avec des commandes faciles d’accès et qui tombent naturellement sous la main, aident à rapidement trouver ses repères. Et quid de l’autonomie ? Une donnée capitale sur un véhicule électrique.
Avec une batterie de 61 kWh de capacité brute, l’Urban Cruiser promet d’après Toyota de rouler près de 426 km (selon le cycle mixte WLTP). Lors de cette prise en main, la réalité a été tout autre.
Toyota Urban Cruiser : une autonomie d’environ 330 km
Il est possible d’espérer une autonomie d’environ 330 km. Pas énorme. L’ordinateur de bord indiquait en effet une consommation, sur un parcours mixte, de 18,5 kWh/100 km. Raisonnable, mais la batterie est limitée.
Cette autonomie baissera encore sur autoroute à 130 km/h et dans ce cas, les arrêts ravitaillement risquent de se répéter. Il faudra alors s’armer de patience pour recharger avec du courant continu (DC), à cause de la faible puissance maxi (90 kW seulement).
Le constructeur annonce 45 mn minimum pour recharger de 10 à 80 % sur une borne rapide : c’est long! En plus de cette version de 174 ch, la gamme comprendra deux autres motorisations de 144 et 184 ch. Toutes 100 % électriques.
Aucun ensemble hybride n’est prévu ; une technologie pourtant chère à Toyota et qui a fait les choux gras du constructeur japonais. L’Urban Cruiser le plus puissant (184 ch) sera obligatoirement associé à une transmission quatre roues motrices (AWD).
Il s’agira de la version la plus lourde (1 860 kg selon la marque), un poids somme toute correct pour un véhicule 100 % électrique, à transmission intégrale. À titre de comparaison, l’E-2008, indisponible en 4×4, pèse 1 625 kg d’après Peugeot.
À 2 cm près, le SUV français (4,30 m) affiche le même gabarit que son futur nouveau concurrent japonais. Et au sein de la grande famille des SUV Toyota, avec ses 4,28 m de long, l’Urban Cruiser s’intercale entre le Yaris Cross (4,20 m) et le C-HR (4,36 m).
C’est le cinquième SUV de la fratrie européenne. Enfin presque, car le petit dernier n’est pas un “vrai” Toy’ : c’est en réalité un clone du Suzuki E-Vitara, attendu lui aussi à la rentrée en septembre. La collaboration entre les deux constructeurs n’est pas nouvelle, c’est une affaire qui roule.
Plusieurs véhicules sont déjà communs aux deux marques. Mais jusqu’ici, c’est plutôt le géant Toyota qui fournissait son compatriote : le RAV4 prend le nom d’“Across” chez Suzuki, et la Corolla TS s’appelle “Swace”. Cette fois, la mutualisation fonctionne en sens inverse : l’Urban Cruiser est une copie d’un modèle du Suzuki, l’E-Vitara, et non le contraire.
Toyota Urban Cruiser : un tarif dès 34 500 €
En attendant de découvrir les versions définitives, ce nouveau SUV ne se distingue pas spécialement en finition. L’habitacle se montre moderne et tout est solidement construit sur ce prototype, mais le plastique dur et brillant de la planche de bord n’est pas très valorisant.
La concurrence fait bien mieux. Le bruit aigu et métallique à la fermeture des portes témoigne aussi d’une qualité minimale concernant les joints. En revanche, les ouvrants (hayon de coffre inclus) sont légers et se manipulent sans effort.
À l’arrière, les passagers disposent d’un vaste espace au niveau des jambes. On ne peut pas en dire autant pour le volume de coffre de 310 dm3 (constructeur) seulement, comparé aux 434 dm3 du Peugeot E-2008, par exemple. Pour le moment, Toyota diffuse des informations au compte-gouttes.
Les tarifs et la liste des équipements n’ont pas encore été publiés. D’après nos estimations, le prix du modèle de base devrait se situer autour des 34 500 €, avec trois ans de garantie ou 100 000 km, et huit ans ou 160 000 km pour la batterie.
“Notre” version d’essai plus haut de gamme mieux équipée et dotée de la motorisation intermédiaire devrait s’afficher aux environs de 36 500 €.
Toyota Urban Cruiser 174 ch/61 kWh : ses plus ?
- Présentation
- Confort
- Comportement sûr
Toyota Urban Cruiser 174 ch/61 kWh : ses moins ?
- Autonomie sur longs trajets
- Temps de recharge
- Finition perfectible
Le bilan de l’Auto-Journal : 3/5
Encore en phase de développement, cet Urban Cruiser s’est déjà révélé confortable, facile à conduire, moderne dans sa présentation et accueillant. Mais son autonomie un peu juste et ses recharges trop longues ne l’avantagent pas. Pour faire face à ses rivaux, il doit aussi améliorer sa finition.
Toyota Urban Cruiser 174 ch/61 kWh : en chiffres
Retrouvez notre essai du Toyota Urban Cruiser 174 ch/61 kWh dans l’Auto-Journal n°1187 du 26/06/2025.