Le Rafale est plus qu’un nouveau SUV. C’est le modèle qui incarne le nouveau visage de Renault. Design racé, technologie hybride rechargeable, promesse de dynamisme. Ce grand SUV coupé veut jouer dans la cour des grands. Reste à savoir s’il est aussi bon qu’il en a l’air. Pour le vérifier, nous avons parcouru plus de 1000 kilomètres à son volant, entre route, autoroute et un détour par la ville.
Renault Rafale 300 ch : un design qui claque
Avec ses lignes tendues, ses épaules larges et sa chute de pavillon façon fastback, le Renault Rafale ne laisse personne indifférent. En photo, il impose. En vrai, il impressionne. Ce SUV de 4,71 mètres affiche une stature élégante et dynamique, surtout dans cette version E-Tech 300 4×4, uniquement disponible avec la finition haute Esprit Alpine. Calandre texturée, jantes de 20 pouces, badges spécifiques : Renault soigne la présentation. Et c’est tant mieux.
Dans une production souvent aseptisée, le Rafale E-Tech apporte une vraie proposition stylistique. Et ce n’est pas qu’un joli plumage. À l’intérieur aussi, le SUV assume son positionnement haut de gamme. À bord, l’ambiance change franchement par rapport aux Austral et Espace. Matériaux plus cossus, sellerie Alcantara siglée Alpine, détails bleus, molette centrale façon joystick d’avion. Le Rafale soigne son effet waouh. L’ergonomie est globalement bonne, avec un système OpenR Link fluide, compatible Android Auto et Apple CarPlay.
L’espace est généreux à l’avant comme à l’arrière, et le coffre propose un bon volume de 535 litres, malgré la présence de la batterie. Petit regret : quelques commandes auraient gagné à être plus intuitives. On pense notamment à l’interface multimédia. Mais globalement, l’ensemble dégage une vraie montée en gamme.
Sous le capot : 300 chevaux, quatre roues motrices
Le Rafale E-Tech 300 inaugure une chaîne de traction inédite chez Renault. Un moteur thermique trois cylindres 1.2 turbo de 150 chevaux, deux moteurs électriques (136 chevaux à l’avant et 34 chevaux à l’arrière). Le tout aidé d’une batterie lithium-ion de 22 kWh, et une transmission automatique multimode sans embrayage.
Résultat : 300 chevaux cumulés, 4 roues motrices, et une conduite hybride rechargeable plutôt bien pensée. Le mode électrique peut assurer jusqu’à 100 kilomètres d’autonomie selon le cycle WLTP. Mais dans la réalité, cela dépendra beaucoup du parcours. Sur nos 1000 km d’essai, nous avons alterné trajets urbains, autoroute et montagne, pour tester toutes les facettes du système. Le premier ressenti au volant est clair : le Rafale joue la carte du confort. L’insonorisation est excellente, et les aides à la conduite sont parmi les plus efficaces du marché.
Si vous en voulez plus, il faut opter pour la finition « Atelier Alpine ». Elle ajoute alors la suspension pilotée avec caméra prédictive. Sur autoroute, on avale les kilomètres sans problème. On regrettera simplement qu’à allure soutenue, c’est un peu bruyant. Mais à allure réglementaire, c’est plutôt bien fait. Malheureusement, on n’évitera pas le feulement un peu trop présent du « 3 pattes » de ce SUV Renault.
Un peu sportif, mais suffisamment pour rester raisonnable
Mais le Rafale sait aussi hausser le ton. Grâce aux quatre roues motrices, le grip est impressionnant, même sur route mouillée, et le châssis – développé avec l’aide des ingénieurs Alpine – affiche une belle rigueur. Ce n’est pas une sportive, mais pour un SUV familial, l’agilité est au-dessus de la moyenne. Et le passage entre les différents modes de conduite influe réellement sur le comportement.
Malgré ses 300 chevaux et ses performances correctes (0 à 100 km/h en 6,4 secondes), le Rafale sait se montrer sobre… À condition de bien jouer le jeu de l’hybride rechargeable. Sur notre essai de 1000 kilomètres, avec seulement deux recharges, nous avons relevé une consommation moyenne de 8,5 l/100 km.
En usage urbain, même batterie vide, le Rafale s’en sort bien avec une consommation autour de 6,0 l/100 km, grâce à l’efficacité du système hybride en ville. Sur autoroute en revanche, une fois la batterie vide, le trois-cylindres doit tout assumer. Et la consommation dépasse alors les 10,0 l/100 km. Un classique pour les PHEV, mais à prendre en compte si vous roulez souvent sans recharger. Autant dire que comme tout modèle PHEV, ce n’est pas une bonne option si vous êtes adepte des longs trajets.
Le Renault Rafale face à la concurrence ?
Côté autonomie électrique, nous avons parcouru 88 kilomètres sans effort particulier, en fin d’hiver. Preuve de l’efficacité du mode 100% électrique et de la capacité de la batterie (22 kWh utiles). Un bon score qui positionne le Rafale E-Tech parmi les meilleurs hybrides rechargeables du marché sur ce critère.
Dans cette catégorie des SUV familiaux électrifiés à vocation haut de gamme, le Rafale E-Tech 300 4×4 vient se frotter à une concurrence déjà bien installée. Le Peugeot 3008 Hybrid4 ou le Toyota RAV4 Plug-in Hybrid jouent les outsiders. Mais ils ne peuvent rivaliser avec le design et la présentation intérieure du Rafale. Chez les premiums, un BMW X1 xDrive30e propose une fiche technique proche avec 326 chevaux et 4 roues motrices.
Mais il reste plus compact et moins spacieux. Même constat pour le Volvo XC60 T6 Recharge, plus cher et plus typé confort. En résumé, le Renault Rafale occupe une place encore peu exploitée, entre généralistes ambitieux et premium d’entrée de gamme. Mais les armes qu’il a peuvent le laisser espérer séduire quelques clients. Surtout en France, face à des automobilistes qui aime acheter français.
Verdict : l’équilibre du style et de la technologie Renault
En plus de son design audacieux, le Renault Rafale E-Tech 300 4×4 réussit son pari. Celui de proposer un grand SUV familial au style distinctif, confortable et techniquement crédible. Son hybridation rechargeable est efficace, sa transmission intégrale bien calibrée, et son châssis étonnamment rigoureux.
Reste le prix, qui s’approche des 55.000 euros en finition Esprit Alpine. Mais pour ce niveau d’équipement, de prestations et d’image, Renault a des arguments solides. Une vraie montée en gamme, qui mérite de durer plus qu’un simple effet de nouveauté. Espérons également qu’il ne s’agisse pas d’un coup d’essai et que la firme au Losange va continuer à proposer ce genre de produit. Petit détail pour les automobilistes habitants des grandes ville : le poids.
Le Rafale E-Tech dépasse la limite des 2 tonnes. Alors forcément, le prix du stationnement peut être élevé. Comptez près de 12 euros de l’heure à Paris par exemple. Voilà qui fait cher pour des automobilistes ayant fait l’effort d’acheter un modèle PHEV plutôt efficient. Mais soyons honnête, les prestation du Rafale E-Tech peuvent tout faire oublier.