1er Essai – MG EHS (2025) : que vaut le SUV hybride rechargeable ?

La trajectoire de MG a de quoi impressionner. Premier fabricant chinois arrivé en France en 2021, il peut à présent envisager de se mesurer à des marques historiquement implantées chez nous comme Fiat.
Pour parvenir à un tel résultat et prétendre à la vocation de constructeur généraliste, proposer des modèles 100% électriques ne suffit plus, surtout lorsqu’ils proviennent de Chine, pénalisés qu’ils sont par les nouveaux droits d’entrée sur le marché européen.
MG offrait déjà une version thermique du ZS et le premier EHS était hybride rechargeable, mais c’est bien en 2024 qu’il a haussé le ton en introduisant la MG3 hybride simple et une toute nouvelle itération de l’EHS, qui boxe toujours dans la catégorie des SUV compacts rechargeables.
Les deux modèles ont d’ailleurs en commun un principe de fonctionnement hybride basé sur une propulsion 100% électrique à basse vitesse et une intervention du thermique secondé par une boîte de vitesses au-dessus de 75 km/h.
L’EHS se distingue cependant de la petite MG3 par son moteur thermique suralimenté très largement retravaillé et son générateur additionnel placé entre le moteur et la transmission, tandis qu’un moteur électrique est positionné après afin d’entraîner directement les roues avant.
Une architecture plutôt originale décrite comme étant favorable à la consommation, qui intègre une imposante batterie LFP de 21,4 kWh. La mode est aux fortes autonomies électriques en matière d’hybride rechargeable, et l’EHS n’y échappe pas en annonçant fièrement 100 km WLTP.

MG EHS Hybride rechargeable : à l’intérieur, une qualité supérieure

À bord, le conducteur découvre une qualité perçue nettement supérieure aux habitudes de la marque. Si la présentation joue le classicisme, elle paraît bien plus moderne que celle du modèle précédent.
Les matériaux moussés sont légion et les assemblages de qualité : aucune commune mesure avec les MG3 et MG4 à ce niveau. L’EHS hérite toutefois des deux petits joysticks sur le volant et d’une ergonomie hélas vraiment perfectible.
La traduction approximative des menus du système multimédia semble en effet avoir été confiée à Google, ce qui fait d’autant plus amèrement regretter l’absence de boutons spécifiques pour la climatisation.
S’y ajoutent un écran parfois rétif à la pression du doigt et des choix étonnants comme le placement des commandes d’antibrouillard sur le haut de l’écran ou l’impossibilité de configurer un bouton pour désactiver les aides à la conduite, particulièrement intrusives.
Heureusement, l’EHS a d’autres qualités à revendre, à commencer par une habitabilité arrière à la mesure de ses généreuses dimensions. Trois adultes peuvent s’installer confortablement sur la banquette, d’autant mieux que la place du milieu apparaît très fréquentable.
Le volume de coffre se montre en revanche moyen pour le segment, et la modularité se contente du minimum. Un logement sous plancher plus important aurait été apprécié pour ranger le câble de recharge, en sachant que le compartimentage en polystyrène ne semble pas taillé pour durer.
Nous avons cherché à vider la batterie de l’EHS en forçant le mode EV censé n’utiliser que la propulsion électrique. Une entreprise qui s’est avérée plus ardue que prévu, car si le SUV n’est bien lancé que par son moteur électrique en dessous de 75 km/h, il déclenche assez facilement la propulsion thermique au-dessus… dans un silence de cathédrale.
L’insonorisation se révèle en effet particulièrement soignée, au point qu’il faut prêter l’oreille ou consulter le diagramme d’énergie sur l’instrumentation pour vérifier que le thermique est entré en action.
Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas parvenus à déterminer un chiffre précis d’autonomie en tout électrique, mais il se rapproche des 100 km annoncés : un point que nous n’omettrons pas de contrôler sur notre base d’essais de Montlhéry.

MG EHS Hybride rechargeable : la performance sportive déçoit

Malgré les 272 ch revendiqués, la performance sportive attendue déçoit nettement. L’EHS ne manque certes pas d’allant, mais les accélérations ressenties ne sont clairement pas à la hauteur de la puissance promise. Cela tombe bien, le comportement routier de l’engin n’incite nullement à des échappées sportives.
Doté d’un amortissement relativement souple, il se montre pataud en virage et prend du roulis, en dépit d’une direction juste et de pneumatiques Bridgestone plutôt efficaces sur le sec. Le bilan reste cependant très supérieur à ce que propose son concurrent chinois direct, le BYD Seal U DM-i.
La bonne surprise provient de la consommation batterie déchargée, qui, sur notre trajet réalisé sur des routes corses sinueuses mais peu rapides, dépassait à peine les 5 l/100 km. Un autre point à vérifier sur notre base d’essais, surtout à vitesse autoroutière, mais ce défaut traditionnel des hybrides rechargeables semble bien avoir été au moins en partie jugulé.
Il est donc possible d’espérer une autonomie correcte grâce au réservoir de 55 l : encore une lacune trop souvent relevée sur les hybrides rechargeables effacée. MG s’est toujours fait remarquer par ses tarifs particulièrement compétitifs à l’origine de son succès.
À 39 990 € en finition haute Luxury, l’EHS affiche un montant inférieur de 3 500 € au Peugeot 3008 hybride rechargeable 195 ch en finition d’accès Allure, que nous attendons encore de pouvoir prendre en main. Il casse également les prix face au BYD Seal U DM-i, facturé 44 500 € en dotation haute Design.
Inutile de préciser que le chinois joue la carte du tout-inclus, les seules options figurant au catalogue étant l’intérieur de couleur beige et la peinture métallisée. De quoi compenser largement le malus au poids nouvellement exigible en 2025, qui devrait se situer aux alentours de 550 €.
Quelques lacunes d’équipement sont cependant à relever, à commencer par l’absence du toit panoramique très apprécié sur ce segment ou des phares Matrix, de plus en plus courants à ce niveau de gamme.

MG EHS Hybride rechargeable 272 ch Luxury : ses plus ?

  • Autonomie
  • Habitabilité
  • Prix/prestations

MG EHS Hybride rechargeable 272 ch Luxury : ses moins ?

  • Ergonomie des écrans
  • Comportement pataud
  • Équipement

Le bilan de l’Auto-Journal : 4/5

Bien fini, spacieux, doté d’une autonomie électrique intéressante, le MG EHS n’est pas passionnant à conduire et souffre d’une ergonomie agaçante. Mais il compense encore et toujours par son tarif très compétitif.

MG EHS Hybride rechargeable 272 ch Luxury : en chiffres

Retrouvez notre premier essai du MG EHS Hybride rechargeable 272 ch Luxury dans l’Auto-Journal n°1173 du 12/12/2024.