Après une légère baisse des ventes de voitures électriques en France l’an passé, 2025 s’annonce cruciale pour bon nombre de constructeurs et pour le secteur. Pourtant, selon deux sondages parus ces derniers jours, les Français hésitent de plus en plus à franchir le pas.
Voitures électriques : les Français encore trop sceptiques ?
Les Français hésitent de plus en plus à passer à la voiture électrique. Et restent sceptiques face à ses avantages éventuels, selon deux sondages réalisés par les instituts Ifop et CSA ces derniers jours.
Ainsi, près de 22% des Français envisagent d’acheter un modèle 100% électrique dans les prochaines années. Contre 33% en 2021, selon un sondage de l’Ifop commandé par Roole. De plus, 70% considèrent au contraire que ce serait une mauvaise décision.
« On pourrait se dire que les Français hésitent face à ce qu’ils ne connaissent pas. Mais à tort ou à raison, ils pensent avoir une vision assez claire de l’offre et du produit », indique Jérôme Fourquet, de l’Ifop, auprès de l’AFP. Les avis de la majorité sont pourtant très différents de ceux des utilisateurs de voitures électriques. Ainsi, en général, ceux-ci saluent leur confort de conduite et les économies à l’usage comme à l’entretien qu’elles permettent. « Mais « le bouche à oreille est encore très limité« , relève encore Jérôme Fourquet.
Dans les faits, après trois ans de forte progression, les ventes de voitures électriques neuves ont connu un premier ralentissement en France en 2024. Elles ont représenté 16,9% des immatriculations, largement dépassées par l’explosion des modèles hybrides. Par ailleurs, sur le marché de l’occasion, qui représente trois quarts des achats, les électriques restent encore rares et chères.
« Tout plaide pour un certain attentisme »
D’ailleurs, le premier frein à l’achat reste le prix élevé de ces véhicules par rapport à leurs équivalents thermiques. Et ce pour 47% des personnes qui ne souhaitent pas acheter d’électrique, selon un autre sondage publié par l’institut CSA pour la Plateforme automobile.
Après des entretiens plus poussés avec des automobilistes, l’institut a déterminé cinq attitudes face à la voiture électrique. D’abord, des électro-sceptiques (37%), qui font preuve d’une certaine méfiance. Des « électro-allergiques » (11%) qui la rejettent totalement. Les électro-prudents (25%), confiants et plutôt en faveur de transports doux. Des électro-enthousiastes (16%) et, enfin, 11% de personnes éloignés des problématiques liées à la voiture, qui s’estiment mal informées.
« Tout plaide pour un certain attentisme« , assure Jérôme Fourquet, de l’Ifop. « La grande majorité de la population n’est pas convaincue ou considère que c’est trop cher ». Et d’autres attendent de voir l’offre d’électriques évoluer d’ici 2035. C’est, pour rappel, la date butoir pour la vente des voitures neuves thermiques en Europe.
« En l’état, l’hybride apparaît comme la réponse la plus rassurante et crédible », conclut, de son côté, l’institut CSA.
L’enquête de l’Ifop a été réalisée en ligne auprès de 1 002 personnes en décembre 2024. Tandis que celle de CSA a interrogé en ligne 3 015 Français à la rentrée 2024, les deux selon la méthode des quotas.