A cause de certains handicaps, plusieurs personnes ne peuvent pas prendre le volant d’une voiture et passer leur permis de conduire. En France, plus de 460 000 jeunes rencontrent des problèmes auditifs, qui les empêchent de pouvoir disposer d’un véhicule comme bon leur semble. Mais la technologie avance vite. Aujourd’hui, un nouveau dispositif déployé dans le réseau du groupe ECF (Ecoles de Conduite Françaises), va permettre à toutes les personnes sourdes, malentendantes et atteintes de troubles Dys (troubles qui affectent les fonctions cognitives liées au langage, aux gestes et à l’attention) de pouvoir obtenir leur précieux sésame rose.
Des pictogrammes dans le champ de vision du conducteur
Les voitures auto-écoles du groupe ECF vont donc bénéficier du SMA (Smart Assistant Monitor), développé par PIMAS, entreprise spécialisée dans les aménagements de voitures liés au handicap. Grâce à ce système SMA, l’élève sourd ou malentendant pourra recevoir en temps réel les indications et les instructions de son moniteur, retranscrites par des pictogrammes affichés directement sur un petit écran de 5,2 pouces situé au niveau du pare-brise, un peu comme un affichage tête haute. Cela permet notamment à l’élève de capter des consignes sans quitter la route des yeux. Au total, l’appareil peut transmettre 150 consignes dans plusieurs langages.
Mais ce n’est pas tout. Le SMA est aussi capable de détecter les signaux sonores importants sur la route, grâce à des micros situés à l’extérieur de l’habitacle, comme une sirène par exemple. Il pourra alors afficher un message d’alerte à destination du conducteur, pour lui indiquer d’où vient le son, dans un rayon de 800 m.
« Ce dispositif change tout pour les personnes sourdes ou malentendantes : il permet enfin une formation en conduite réellement accessible et sécurisante. Il s’inscrit pleinement dans notre mission d’utilité sociale et notre volonté d’innovation pédagogique », se réjouit Patrick Mirouse, président du Groupe ECF.
30 voitures équipées d’ici la fin de l’année
Une première phase de test concluante a eu lieu dans l’auto-école ECF de Vaulx-en-Velin, dans la métropole de Lyon. D’ici la fin de l’année 2025, le groupe veut installer trente dispositifs SAM dans ses voitures d’apprentissage à la conduite. Objectif : démocratiser cette solution dans toutes les régions de l’Hexagone.
Cette ouverture à la conduite pour les personnes sourdes ou malentendantes, ou à des personnes présentant d’autres handicaps ne date pas d’hier. Depuis l’arrêté du 28 mars 2022, le code de la route s’est assoupli. Les personnes handicapées, même lourdement, peuvent prendre le volant avec l’aval d’un médecin et un dispositif adapté.
« Lorsqu’une affection permet une « Compatibilité avec aménagement selon l’évaluation », le médecin agréé rend l’avis : « apte avec les restrictions ou dispenses suivantes ». Dans ce cas, la case « autres » est cochée et la notion d’aménagements et/ou d’appareillages nécessaires est précisée dans la case « Observations : ». Si une correction visuelle est nécessaire (lunettes ou lentilles de contact), la case « Dispositif de correction et/ou de protection de la vision » est cochée.
Lorsque plusieurs affections sont présentes, il revient au médecin agréé de rendre son avis en fonction de la conjonction des différentes pathologies. L’aptitude au permis de conduire dépend, au minimum, de la plus restrictive des affections médicales. »