Énergie thermique : la contrôler, c’est moins polluer en électrique ?

Continental dévoile un capteur inédit capable de mesurer directement la chaleur au cœur des moteurs électriques. Une avancée qui pourrait limiter l’usage de terres rares, notamment dans les véhicules électriques. Preuve que les énergies thermiques seraient indispensables ?

La chaleur, un enjeu majeur pour l’électrique

Si les voitures électriques n’ont plus de moteurs thermiques, elles restent très concernées par… La chaleur. Batteries, onduleurs, moteurs : tous dégagent une forte température lorsqu’ils sont sollicités. Or, bien gérer cette chaleur est essentiel pour garantir la performance et la fiabilité des véhicules.

Dans les moteurs électriques à aimants permanents – les plus répandus aujourd’hui – le problème est encore plus critique. Ces aimants sont fabriqués à partir de métaux rares, coûteux et difficiles à extraire. S’ils chauffent trop, ils risquent de perdre leurs propriétés magnétiques… Avec à la clé une baisse de puissance, voire une panne.

Jusqu’à présent, les constructeurs ne mesuraient pas la température du rotor (la partie mobile du moteur) directement. Elle était estimée à l’aide de capteurs placés sur le stator et d’algorithmes de calcul. Résultat : une marge d’erreur de près de 15 °C. Pour rester prudents, les ingénieurs utilisaient donc davantage de métaux rares afin d’éviter tout risque de surchauffe.

Continental propose une autre approche avec son e-Motor Rotor Temperature Sensor (eRTS). Ce capteur mesure en temps réel et directement la température du rotor d’un moteur électrique. Et avec une précision de 3 °C ! Cette meilleure maîtrise permettrait de réduire la quantité de terres rares nécessaire, sans compromettre la fiabilité.

Comment ça marche ?

Le système est composé de deux éléments :

  • Un micro-capteur placé dans le rotor, chargé de relever la température
  • Un transducteur installé à l’extérieur du moteur, qui récupère les données par ultrasons.

Particularité intéressante : le dispositif est auto-alimenté. Il génère lui-même la faible énergie électrique dont il a besoin pour fonctionner. Voilà qui évite ainsi d’ajouter un câblage complexe et une source d’énergie.

En réduisant la marge de sécurité nécessaire, ce capteur ouvre la voie à des moteurs électriques plus efficaces. Et surtout moins dépendants des métaux rares. Un enjeu crucial à la fois pour des raisons écologiques (extraction polluante) et géopolitiques. Notamment en évitant toute dépendance à la Chine pour l’approvisionnement.

Une innovation discrète sur le papier, mais qui pourrait avoir un impact majeur sur la conception des véhicules électriques dans les prochaines années. À la vitesse à laquelle avancent ces technologies, les modèles électriques n’en deviendront que plus efficients.

Mais surtout, ils amélioreront leur bilan carbone sur toute la durée de leur vie. Et pour cause, à date, une électrique n’est pas réellement « zéro émission ». Pourquoi ? Parce que si elle n’émet pas de CO2 lorsqu’elle roule, sa construction est gourmande en émissions. Tous ces nouveaux petits dispositifs permettent alors à termes de mieux contrôler les émissions des électriques.